Une émotion souvent tue, mais profondément agissante
La honte est une émotion sourde, tapie, souvent invisible de l’extérieur… mais dévastatrice à l’intérieur.
Elle ne fait pas de bruit. Elle ne crie pas comme la colère, ne pleure pas comme la tristesse.
Elle rabat, enferme, isole.
“Je ne vaux rien.” “Je ne suis pas à la hauteur.” “Si les autres savaient…”
Ces pensées, ces croyances, nourrissent la honte, et créent un mur entre la personne et sa capacité à aller vers la guérison, l’apaisement ou la transformation.
La honte n’est pas une simple gêne
Elle va bien au-delà du fait d’être mal à l’aise.
C’est une émotion identitaire : elle ne dit pas “j’ai fait quelque chose de mal”, mais “je suis mauvais.e”.
Elle se manifeste souvent :
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après une addiction ou une rechute,
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après un traumatisme vécu dans le silence,
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dans un corps changé par la maladie,
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dans des parcours de vie jugés “hors norme”,
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dans les blessures d’enfance liées au rejet ou à l’humiliation.
La honte rappelle en permanence un sentiment d’infériorité. Elle prive d’élan, coupe la parole, freine l’envie de se faire aider.
Et pourtant, c’est une émotion universelle.
Un obstacle à l’accompagnement
Je le vois souvent en début d’accompagnement : la honte fait hésiter à franchir la porte, à prendre rendez-vous, à parler.
Elle se cache derrière des phrases comme :
“J’aurais dû m’en sortir seul.e.”
“Je ne veux pas embêter.” “
Je vais être jugé.e.”
“Ce que j’ai vécu est trop lourd, trop sale.”
La honte freine les démarches de soin, empêche de dire ce qui fait mal, isole même dans les moments de grande vulnérabilité.
Honte et corps : un lien étroit
La honte s’inscrit dans le corps :
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épaules rentrées,
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respiration bloquée,
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regard fuyant,
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tensions permanentes,
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crispations dans le ventre, la gorge, le dos.
Elle crée un rapport désincarné, figé, douloureux au corps.
Et quand la honte est liée au corps lui-même (maladie, violence, image, sexualité, identité…), elle devient un obstacle à la réconciliation avec soi.
L’alliance thérapeutique : sortir du silence, sans jugement
Face à la honte, il n’y a qu’un antidote réel : la sécurité relationnelle.
Un cadre où l’on peut dire, sans être réduit.e à ce qu’on raconte.
Un espace où l’on peut être accueilli.e dans sa totalité, sans étiquette, sans hiérarchie.
C’est ce que je propose dans mes accompagnements : une présence, une écoute, une relation où la personne est davantage que ce qu’elle croit devoir cacher.
Ce que la sophrologie peut apporter face à la honte
La sophrologie n’est pas là pour “faire disparaître” la honte.
Mais elle offre un espace d’apaisement corporel et émotionnel, dans lequel la personne peut :
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habiter son corps sans jugement,
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retrouver des sensations agréables,
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développer une respiration plus libre, plus ouverte,
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se reconnecter à des ressources oubliées,
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sentir qu’elle existe autrement que par sa blessure.
Chaque exercice vise à redonner du respect, de la présence, du souffle, là où il n’y avait que repli et tension.
L’EFT : libérer les croyances figées
L’EFT (Emotional Freedom Techniques) est particulièrement adaptée à cette émotion.
Elle permet de travailler sur :
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les souvenirs douloureux associés à la honte,
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les phrases intérieures toxiques (“je suis nul.le”, “je ne mérite pas mieux”),
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les situations qui réveillent ce malaise,
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les sensations de rejet, d’inadéquation.
Avec de la régularité, on peut désensibiliser le poids émotionnel, et ouvrir une nouvelle voie :
celle de la compassion envers soi-même.
Quand la honte est liée à une épreuve (cancer, addiction, trauma…)
De nombreuses personnes que j’accompagne me confient avoir honte de ce qu’elles ont traversé :
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honte de leur corps après une mastectomie,
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honte d’avoir sombré dans une addiction,
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honte d’avoir subi une agression et de s’être tues,
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honte d’avoir été faibles, dépendantes, vulnérables.
Et pourtant, ce sont souvent des personnes d’une immense force intérieure, qui ne s’autorisent pas à reconnaître leur courage.
Mon travail consiste à leur permettre de poser un autre regard sur leur parcours, un regard apaisé, lucide, réparateur.
Un exercice pour commencer à transformer la honte
Exercice : retrouver sa verticalité
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Debout, pieds bien ancrés au sol, genoux souples.
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Inspire lentement en levant les bras à l’horizontale devant toi.
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Retiens quelques secondes le souffle : sens ton axe vertical, ta présence.
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Expire en relâchant doucement les bras et les tensions du haut du corps.
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Accueille les sensations : présence, stabilité, dignité.
Conclusion – Tu n’as pas à avoir honte d’avoir eu honte
La honte n’est pas une preuve de faiblesse.
C’est une trace, un reste, une mémoire corporelle d’un moment où tu t’es senti.e seul.e ou rabaissé.e.
Mais aujourd’hui, tu n’es plus seul.e.
Et tu peux être accompagné.e avec dignité, bienveillance, et respect de ton rythme.
️ Je t’accompagne avec des outils concrets pour te reconnecter à ton corps, à ta voix intérieure, à ta valeur profonde — au-delà du regard que tu poses sur toi.
